Éditorial, le « temps médical » en question.

« Dégager du temps médical » semble être le leitmotiv du Président de la République,

et il l’a asséné pendant sa conférence de presse du 16 janvier dernier.

Tout se passe comme si l’ensemble du système de santé ne pouvait exister que et seulement que par la présence des médecins.

Bien entendu il n’est pas question de dire que sans médecins tout va bien ! Il ne s’agit bien sûr pas de cela. Mais décider de l’organisation d’un système de santé autour et rien que pour eux n’est pas ce que nous attendons et ce dont ce système a besoin. Le médico-centrage est en crise totale et il faut construire une autre approche alternative à la structure pyramidale et rigide que nous connaissons et qui ne fonctionne plus.

Les « para médicaux » – et il va bien un jour falloir revoir ce terme qui devient impropre en regard de nos propres compétences qui méritent mieux, sont en mal de reconnaissance et ce n’est malheureusement pas au cours de cette soirée qu’on a entendu des annonces pour la première profession en nombre que nous sommes.

Lutter contre les déserts médicaux en déléguant des tâches des médecins vers les infirmières sans de surcroît consulter les organisations de celles-ci, reste une mesure dont on ne saurait se contenter.

Si l’on veut s’appuyer sur les idels pour endiguer dans l’urgence la défaillance de l’offre médicale, les solliciter en faisant appel à leurs compétences propres serait déjà valorisant pour elles et utile en matière de santé publique.

Est-ce réellement en leur confiant les vaccinations et les certificats de décès qu’on libère sérieusement du temps médical ? Nous valons mieux qu’être les petites mains qu’on sollicite au gré des besoins de médecins surbookés et aussi en mal de vrais changements radicaux. L’accès direct et total sur le rôle propre apporterait du volet préventif qui fait toujours défaut dans les politiques de santé.

De plus, ce qui serait opérationnel et efficace pour les idels en matière de régulation des installations ne le serait pas pour les médecins ? Ce n’est jamais rappelé dans les médias sans doute parce cette disposition conventionnelle leur est méconnue et ce n’est pas la seule…

Pourtant, il n’y a pas de déserts infirmiers. Alors si ce n’est pas efficient, levons pour nous cette disposition qui est refusée par le lobby médical qu’on ne veut surtout pas indisposer voilà tout.

Le système de santé français a réellement besoin d’un projet ambitieux dont on peine à voir l’ombre d’une réorganisation tant espérée par l’ensemble des professionnels qui le portent à bout des bras.

Les idels revendiquent une reconnaissance totale de leurs compétences et un statut de professionnel de santé réellement indépendant.

Il est temps de briser les chaînes qui entravent la profession et de lui faire assumer des responsabilités étendues, telles que la prise de décisions sans dépendre systématiquement des médecins.

Collaboration avec eux ne veut pas dire exécuter sans réfléchir et ne faire qu’appliquer une prescription.

Les idels sont audacieux et créatifs pour améliorer la prise en charge globale, le premier recours et le suivi des patients chroniques comme de la prévention. Ils et elles sont une véritable force émancipatrice de la profession infirmière.

Il est plus que temps de faire sauter les carcans de cette médecine conservatrice et patriarcale qui campe sur une hiérarchie dépassée qui empêche toute évolution.

Les idels attendent l’écoute des pouvoirs publics pour qu’enfin leurs propositions soient entendues à la hauteur des missions qu’elles assument.

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