La colère et l’épuisement des idels : du « misérabilisme » pour le Ministre…

Après la FNI et ses Cosette (1), maintenant c’est au tour du Ministre de la Santé de nous traiter de nantis.

Mais nous ne sommes plus à une provocation près…
 
Interpellé sur BFM et RMC (2) par le Dr Marty – que nous remercions pour sa solidarité, sur la situation des idels, sa sortie est plus que parlante.
 
Nous gagnons bien notre vie : 4000 € avant impôts dixit le Ministre. On sait bien qu’il tente ainsi de retourner l’opinion publique contre nous en insinuant que nous n’avons pas à nous plaindre et que nous sommes des privilégiés… Seulement le Dr Marty lui rétorque que pour en arriver à ce revenu les heures ne se comptent plus et le taux horaire fond comme neige au soleil.
 
Pour M. Valletoux, il faut « sortir du misérabilisme ». Et il n’a que ce mot-là à la bouche, qui revient comme un leitmotiv pendant toute l’émission pour mieux mépriser le mécontentement des soignants.
 
Message bien reçu : puisqu’il ne veut rien entendre de notre colère, de notre épuisement et de nos tarifs honteusement bas et bloqués depuis 15 ans, nous allons le lui rappeler dans la rue le 19 mars.
 
Les syndicats qui sont sortis tout sourire et quasi satisfaits de leur entretien avec lui, seraient peut-être inspirés de revoir leur copie et de se montrer plus exigeants. Et moins complaisants.
 
Par ailleurs, comment dire au Dr Marty que nous sommes d’accord – et depuis bien longtemps, lorsqu’il évoque le malaise et le mal-être des soignants et du système de santé en insistant sur ce qu’il nomme « la politique des acronymes » (CPTS, GHT…), qu’il dénonce ? Censée « sauver le système », elle ne « crée pas du soignant », alors même que les français veulent des soignants face à eux.
 
Pour illustrer ses propos, citons aussi les MSP, le grand leurre qui devait attirer les généralistes dans les déserts médicaux. Elles ont largement montré leur échec malgré les subventions publiques qui ne se comptent plus.
 
Le Ministre lui répond alors que ces acronymes sont pourtant la « boîte à outils » des professionnels de santé. L’argument n’a pas vraiment convaincu le médecin qui lui oppose que ça ne participe pas de la reconnaissance des professionnels et que le système de santé ne tient qu’à un fil.
 
Un fil qui de notre côté est usé et ne pourra tenir longtemps.
 
Il faut que le Ministre cesse ses provocations, écoute les revendications des idels et pas seulement celles, feutrées, des syndicats « représentatifs », et sorte de ses certitudes qu’il assène et qui sont reçues comme du mépris. Est-ce là sa seule réponse à notre épuisement ?
 
 

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