L’accès direct en sursis…

La politique de santé s’éloigne des aspects innovateurs promis, pour finalement plier devant les positions conservatrices du corps médical.

La promesse de faire de la politique et de gouverner différemment est bien lointaine et a vite été oubliée.

Pour preuve la déclaration d’Aurélien Rousseau, Ministre de la Santé et de la Prévention, le 6 octobre dernier à Arcachon aux universités de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Sur l’accès direct aux professionnels paramédicaux voici ce qu’il déclare en substance :

« Penser que c’est l’accès direct qui nous sortira des difficultés, c’est une fausse promesse, c’est un mirage… Je ne poursuivrai pas ce mirage ».

À peine légiféré et déjà menacé ! Ça a le mérite d’être clair mais c’est une nouvelle trahison quand on sait que le même Ministre tient des propos inverses devant les paramédicaux.

On le croit sur parole tant la maigre évolution que l’accès direct pourtant très encadré, a suscité dans le corps médical.

On a en effet pu entendre sur les ondes des réactions de mépris à notre encontre en des termes peu élogieux qui nous disqualifiaient largement et remettaient en cause nos compétences. Avec des propos parfois nauséabonds de surcroît.

L’Ordre et les syndicats de médecins n’ont cessé de ferrailler contre cette mesure et ils ont donc été entendus. C’est sans surprise…

Dès lors qu’on touche à leur pouvoir les mandarins sont vent debout, menacent, effraient et ont au bout du compte toujours gain de cause.

Pourtant exténués dans un système de santé médico-centré qui leur fait tout porter, certains en burn-out, refusant de s’installer dans les nombreux déserts médicaux, ils auraient tout intérêt à s’appuyer sur les compétences des mal nommés « paramédicaux ».

Le service rendu à la population en matière d’accès aux soins ne serait que justice tant c’est devenu un parcours du combattant pour le besoin en santé de base de tout un chacun.

Et pourtant l’accès direct voté est bien loin de la consultation infirmière elle aussi en accès direct promue et défendue par l’Onsil.

On en est encore à des années lumière et la promesse du Ministre de revenir sur ce qui a été timidement fait ne laisse présager rien de bon. Sa politique de santé s’éloigne des aspects innovateurs promis pour finalement plier devant les positions conservatrices du corps médical.

Moins la profession sera unie, plus elle désertera les organisations syndicales alors qu’elle est démographiquement présente partout, plus le lobby médical gardera et renforcera ses privilèges aujourd’hui confortés par les déclarations d’un Ministre qui se range derrière la facilité et ne prend aucun risque. En divisant les soignants : la vieille méthode fonctionne toujours bien. Comme d’habitude.

Source : hospimedia

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