Tribune libre :

La réaction d’un Idel au déchaînement de commentaires suscités par notre article relatif à la participation de CILEC au congrès de la FNI*

Accuser l’Onsil de polémiquer sans rien proposer, c’est faire preuve d’amnésie et de provocation facile.

Rappelons à ceux qui blablatent et se déchaînent à coups d’arguments bidons sans fond, sans analyse et agressifs sur les réseaux sociaux, que l’Onsil existe depuis… 55 ans. Ça forge le respect.

Cinq décennies à ne rien dire et ne rien proposer ? Ce n’est pas sérieux !

Pour exemple et non des moindres, l’Onsil est historiquement à l’origine de la consultation infirmière qu’il aura ainsi fallu un demi-siècle pour en espérer une transcription dans les textes.. Qu’on attend toujours, avec une rémunération adéquate.

Et qu’on ne nous dise pas que le Bsi est une consultation. Ce n’est ni plus ni moins qu’un outil destiné à nous fliquer et nous paupériser. Ceux qui l’ont conceptualisé n’auraient jamais dû signer la version dévoyée que nous connaissons. En avoir fait la promotion comme l’aboutissement du rôle propre et autonome dans la nomenclature est une honte totale et une trahison. Ni plus ni moins. Et c’est indigne. Ceux-là sont responsables de la baisse des prises en charge et des chiffre d’affaires. Et ce sont les mêmes qui nous donnent des leçons de syndicalisme, d’éthique et de responsabilité. On n’en peut plus.

L’Onsil a été le fer de lance de la défense du rôle propre – qui depuis a largement fuité vers d’autres professions, quand d’autres signaient les quotas d’activité et pointaient les idels qui possédaient des piscines. Sans rire. C’étaient les années 90. Pensez-vous que cela a profondément changé quand nous sommes toujours suspectés de fraude ? Tel est le climat entretenu par tout ce beau monde.

J’étais moi-même adhérent d’un autre syndicat et je peux témoigner de la ligne – droite, de l’Onsil dont tous les syndicats non représentatifs avaient besoin pour former une opposition unie et forte puisque l’Onsil était à l’époque représentative. Là aussi la mémoire se fait défaillante.

Pendant que l’Onsil ferraillait à la table des négociations pour obtenir des revalorisations tarifaires dignes de ce nom, d’autres signaient des reculs mémoriaux qui nous ont mis dans… la panade.

Ceux qui tiennent le discours de notre reconnaissance par la preuve, la traçabilité, la paperasserie, signent l’étouffement et la mort de l’exercice qu’ils tiennent encore pour non mâture et devant sans cesse se justifier devant les tutelles qu’ils considèrent encore comme des partenaires.

Les tutelles les considèrent, elles, comme des serpillières et des chambres d’enregistrement. Et, à chaque négo, elles s’essuient bien les pieds dessus jusqu’à l’usure, et arrivent toujours à leur fin : la signature de ceux qui l’ont facile et ne demandent que ça.

Ces organisations ont laminé la profession par la peur, et les révérences. Leur principe est basique : si on ne signe pas un compromis, on aura pire. Avec ça, on voit le résultat. Le syndicalisme idel est à l’agonie, et ce n’est pas la devanture costard-cravate qui va nous leurrer ou nous impressionner. Personne ne fait le poids aujourd’hui simplement parce que personne ne représente plus rien.

Rejoints par la suite par des syndicats jadis aux côtés de l’Onsil dans son combat radical et sans compromission, ils ont conduit l’exercice dans une survie comateuse. Ils n’obtiennent rien simplement parce qu’ils ne sont rien.

Oui, il y avait du monde aux côtés de l’Onsil dans sa dénonciation des signatures tous azimuts et de la politique conventionnelle menée en totale adéquation avec les positions de la CNAM, et parfois pire que celle-ci en dénonçant les brebis galeuses comme responsables de tous les maux. Comme si ceux qui suivent les règles doivent payer pour ceux qui trichent. Bel état d’esprit.

Qui défendait les idels de bonne foi en commissions paritaires ? L’Onsil.

Le mouvement associatif militant a alors bien surfé sur la rage et la colère des idels pour s’implanter à coups de com efficaces sur la forme. Les revendications historiques et syndicales parues par la suite dans la loi infirmière ont été opportunément recyclées. Où sont les résultats ? On attend toujours les décrets d’application. Tout ça est bien maigre quand il n’y a aucune victoire sur nos honoraires qui étaient pourtant la revendication première.

Facile aussi d’accuser l’Onsil d’avoir eu des fréquentations douteuses quand ceux qui les pointent les ont eux-mêmes convoitées, se sont affichés et milités avec elles : personnalités qui, pourtant, portaient un discours violent et radical sur la délégation de tâches, maintenant ainsi les idels dans leur rôle de simples exécutantes et sans cervelle. L’Onsil n’a aucune leçon à recevoir là-dessus. Et elle n’a pas la mémoire courte.

Nous n’avons plus de « libéral » que le nom. Des tarifs honteux, une nomenclature qui fait l’unanimité contre elle tant elle est complexe car imaginée par tous ces technocrates loin de nos réalités de terrain, la pression administrative de dingue, quasiment aucune latitude dans notre rôle propre avec toujours une soumission aux toubibs, et on en passe.

Nous sommes condamnés parce que nous ne sommes quasiment pas syndiqués et que ceux qui nous représentent sont, dans leur majorité, mous du genou et sans ambition pour la profession autre que celle de siéger, représenter, s’afficher, communiquer, participer, collaborer etc. Et se faire plaisir pour flatter leurs égos. Ou se régaler de siéger dans des fauteuils qu’ils occupent loin du terrain en nous traitant de nantis. De véritables ronds-de-cuir indéboulonnables.

Tout sauf être efficace et renverser la table.

Même ceux qui voulaient s’y atteler les rejoignent. Manquait plus que ça.

Jean-Pierre Mestre.

NB : à ceux qui accusent les représentantes Onsil de « paternalisme d’un autre siècle », disons que, si c’était vrai, il s’agirait alors au XXIè siècle de maternalisme. Une lettre et ça change tout.

Enfin, l’Onsil, contrairement à d’autres, n’attaque pas les personnes mais les postures et les positionnements syndicaux. La différence est de taille. Question d’éthique et de respect de la déontologie infirmière…

* Une invitation dite «chaleureuse» de la FNI à CILEC, lire l’article ici

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