La Ministre de la Santé s’exprime…

vaguement.

Catherine Vautrin, la récemment nommée Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, a donné à Ouest France sa première interview.
 
À la tête d’un très (trop ?) grand Ministère – un « continent ministériel » comme l’a qualifié Emmanuel Macron, on s’inquiète quand même un peu : la santé y sera-t-elle noyée ?
 
Avec des thèmes essentiels et prioritaires (santé, travail et solidarités), d’aucuns attendent des réponses concrètes sur bien des sujets. Et nous sommes de ceux-là…
 
Le Président ne veut pas de ministres « gestionnaires » mais « révolutionnaires » et le Premier Ministre attend des résultats.
 
Peut-on alors être rassuré quand elle déclare « La santé sera le fil rouge de mon ministère » ? Et bien à la lecture de l’entretien de notre ministre de tutelle, on reste sur notre faim.
 
On a en effet du mal à en extraire des mesures concrètes et même si elle est tout juste installée, l’ambition reste mesurée et prudente.
 
Sur les professionnels de santé et en particulier les infirmier-es et les idels : rien.
 
L’hôpital sera une priorité dans les chantiers qui l’attendent mais aucun mot sur l’articulation ville-hôpital dont la fluidité et l’efficience sont loin d’être au top, c’est le moins qu’on puisse dire.
 
Il va falloir « travailler, à l’échelle des bassins de vie, avec les patients, les professionnels de santé et les élus pour que les patients puissent être soignés à l’hôpital mais aussi dans les cabinets en ville ». Étonnante déclaration, comme si le réseau des libéraux et plus particulièrement des idels était déficitaire en la matière. Ce que nous attendons ce sont des réformes rapides notamment de notre exercice en matière d’accès direct et de reconnaissance de notre rôle de coordination pour justement mieux soigner à domicile.
 
Sa visite aux urgences psychiatriques du CHU de Dijon nous donne l’opportunité de lui dire que les idels espèrent des retombées dans ce domaine avec un suivi de leurs patients chaotique, des consultations sporadiques, un turn over des praticiens dans les CMP (centres médico- psychologiques) parfois problématique. Et aussi on voudrait l’entendre parler de la sécurité des idels dans des contextes de plus en plus fréquents de violences et d’agressivité où elles se sentent bien seules.
 
Quant à la loi de programmation du grand âge maintes fois reportée et qui mériterait enfin un calendrier précis, on va attendre encore un peu : « L’agenda reste à définir »… Quand on sait que les sénateurs viennent de la vider d’une vingtaine d’articles, on sent que tout est loin d’être achevé et on aimerait que les professionnels de santé et donc les idels, soient entendus tant leur rôle dans la prise en charge de la dépendance est essentiel.
 
Enfin, s’agissant des soins palliatifs et le manque inacceptable de structures dédiées dans pas moins de 21 départements, là aussi les propos sont plutôt vagues et pleins de bonnes intentions. Elle veut « développer (…) les soins palliatifs à domicile ». Il y a du pain sur la planche et on ne sait pas comment elle va s’y prendre. Va-t-elle s’appuyer sur les professionnels de terrain et les idels dont on dissuade les prises en charge les plus lourdes avec l’indigne BSI ?
 
Mme Vautrin a semble-t-il le cœur à l’ouvrage et il va falloir maintenant qu’elle entre dans les détails pour satisfaire son Premier ministre dans son attente de résultats.
 
Et aussi pour enfin écouter les idels dont les représentants et l’Onsil en particulier, qui ne demandent qu’à l’éclairer avec leurs propositions.

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